LA DESINFORMATION
MEDIATIQUE
« Penche-toi toujours sur ceux contre lesquels
certains rameutent les foules et brandissent les mots d’où déteint l’infamie.
Tu peux être assuré que quelque chose dort en eux qu’ils n’osent pas affronter,
une vérité dont ils ont peur et qu’ils tentent d’éteindre sous la cagoule des
calomnies et des injures » (Jean Brune)
L’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’homme et du
citoyen est ainsi libellé :
« Tout individu a droit à la
liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être
inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre,
sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque
moyen d'expression que ce soit »
Belle profession de foi que voilà, mais si le XXème siècle a été
indiscutablement celui de l’information, il aura été, indéniablement, celui du
mensonge par lequel tant de tragédies ont vu le jour…
En 1997, V. Volkoff dans « Petite
histoire de la désinformation » entreprenait de donner une définition
précise : « La désinformation est une manipulation de l'opinion publique, à
des fins politiques, avec une information traitée par des moyens détournés
».
François-Bernard Huyghe définit, de son
côté, la désinformation comme le fait de « propager délibérément des
informations fausses en les faisant apparaître comme venant de source neutre ou
amie, pour influencer une opinion ou affaiblir un adversaire » (« L’Ennemi
à l’ère numérique », PUF 2001).
La désinformation est donc un transfert d’information
mais qui comporte en lui-même une transformation de l’information initiale.
Jean-Yves Le Gallou, écrivain, journaliste et énarque,
probablement l’un des meilleurs connaisseurs de la désinformation et du
monopole du « politiquement correct » résume dans un ouvrage
remarquable : « La tyrannie médiatique », les douze
thèses sur la désinformation médiatique, dénonçant en cela les
techniques multiples de désinformation telles que : Occultation de
certains faits, répétitions à l’infini d’autres faits, déformation,
angélisation des « bons », diabolisation des « méchants »,
novlangue (nouvelle langue épurée et politiquement correcte qui est imposée)
et, bien sûr, le bel et bon bobard.
Il est de notoriété publique que les principaux médias
colportent des nouvelles délibérément mensongères et sans fondement (la plupart
du temps à la « une ») avant de se rétracter discrètement
(quand ils le font !) en toute dernière page (beaucoup plus tard) s'ils sont
contredits. Dans ce cas, le principe est de mettre le mensonge sur les rails de
la conscience collective. Ainsi quand le mensonge est découvert, il est déjà
trop tard et une large partie de la population ne s'en apercevra pas ou ne
prêtera pas attention à la vérité rapportée. La méthode porte un nom : « Mentir
bruyamment, se rétracter discrètement ». Pas très honnête mais
terriblement efficace !
La presse française est tellement aveuglée par un
prisme idéologique qui conditionne toute sa perception de la réalité et de la
vérité, qu’elle est désormais devenue une caste, une corporation qui vit
repliée sur elle-même, coupée de ses lecteurs dont elle n’a plus vraiment
besoin tant les subventions pleuvent avec quelque
quatre milliards d’euros… En outre –selon Jean-Yves Le Gallou- les grands
médias sont la propriété des banques et des multinationales : Rothschild à
Libération, Lazard au Monde, le Crédit Mutuel et le Crédit
agricole pour une partie de la presse quotidienne régionale. Pinault aux Echos,
Dassault au Figaro, Bouygues à TF1, Tapie à La Provence
et le Qatar pour Lagardère Active (Paris-Match, Télé 7 jours, Elle, Europe 1,
etc…). Les intérêts des médias sont étroitement liés à ceux de la finance et de
la mondialisation. Les médias sont un relais de puissance de la superclasse
mondiale.
Dès lors, les intérêts financiers et politiques
primant, l’objectivité demeure un rêve inaccessible… La manipulation des
nouvelles et opinions devient, quotidiennement, le reflet pervers d’une vision
tronquée et manichéenne de l’information. Le regretté Serge de Beketch,
journaliste de son état, vitupérait de la sorte : « Le journalisme ne permet pas de gagner sa vie. Ce qui
permet de gagner sa vie c’est la prostitution journalistique. Mais c’est un
autre métier. »
Au temps de la guerre d’Indochine –déjà-
le général Giap, chef de l’armée vietminh, disait après des combats perdus face
aux soldats français : « Quand j’avais des doutes sur l’issue
de nos combats, je lisais la presse parisienne… J’étais rassuré ».
Les responsables du FLN, en Algérie, en firent autant et les Musulmans du Bled,
rivés à leurs transistors, écoutaient « la voix de Paris » qui
leur tenait un langage différent de celui des officiers français…
Un machiavélisme féroce, irréfléchi et
inconscient préside à l’élaboration du grand crime qui régit notre destinée…
Les informations quotidiennes sont cyniquement dénaturées, des extraits
tendancieux, des truquages perfides, des censures arbitraires en représentent
seuls les pages les plus réalistes. La vérité est altérée par des récits
orientés à l’excès et par omission systématique de tout ce qui conviendrait le
mieux de mettre en lumière, tout cela afin de convaincre l’opinion publique
–notamment quand le thème de l’immigration est abordé- que vouloir sauvegarder
l’identité de sa patrie et de la civilisation dont elle fut le creuset n’est
rien d’autre que du racisme. Par conséquent, rien de plus normal désormais que
de voir la presse écrite et audiovisuelle répugner à donner l’identité des
délinquants en fuite ou arrêtés. Autrefois on disait « un homme de type
méditerranéen », maintenant on dit « un individu »
sans autres commentaires…
Benjamin Constant disait déjà que « l’Opinion
française sait gré de l’hypocrisie comme d’une politesse qu’on lui rend ».
Cela se vérifie journellement.
Que l’on se souvienne de l’affaire Mohammed Merah, ce terroriste islamiste
franco-algérien auteur des tueries de mars 2012 à Toulouse et Montauban. En
trois expéditions, il avait assassiné sept personnes dont trois enfants et fait
six blessés. A cette époque, la presse avait désigné un « tueur blanc
aux yeux bleus », tout ça clairement identifié… sous un casque
intégral. Des victimes de confession juive comptant au nombre des tués (dont
les trois enfants), certains journalistes peu scrupuleux n’hésitèrent pas, sans
honte aucune, à pointer du doigt l’extrême droite. Et quand le vrai
visage du tueur fut dévoilé, l’un d’eux osa twitter : « Putain,
je suis dégoûté que ce ne soit pas un nazi ! »
Ce tragique fait divers aurait dû pourtant inciter ces mêmes délateurs à un peu
plus de retenue dans leur jugement péremptoire en prenant pour justification
cette sentence de Lénine : « Les faits sont têtus parce que ce
sont les faits ! » Mais non ! Cette affaire n’aura pas
réussi à leur ouvrir les yeux ! C’est ainsi que celle du « tireur
fou » de BFM TV et de « Libération » aurait été une bonne
occasion de renouer, sinon avec l’objectivité, du moins avec la prudence. Eh
bien NON ! Bien que l’agresseur présumé portait une casquette ou un bonnet
le rendant difficilement reconnaissable, certains journalistes (probablement
les mêmes), étalèrent, sans la moindre pudeur, leur suffisance et leur morgue
en présentant, 48 heures durant, l’agresseur comme « un homme de type
européen, aux cheveux courts, voire rasés ». Au premier rang de
ces pseudos journalistes, la passionaria gauchiste, Caroline
Fourest, militante lesbienne, un temps responsable du Centre gay et lesbien de Paris, n’hésita pas à jeter l’anathème sur
l’extrême droite. Pour elle, « le tireur était un facho ! »,
sorte de Brejvik à la française !...
En réalité, le tueur –également franco-algérien, dont
le père, membre du FLN avait combattu la France- s'appelle Abdelhakim Dekhar,
estampillé anti-fa, pour anti-fachisme, très connu dans les
squats anarchistes ou d’extrême-gauche. Le 4 octobre 1994, il avait
fourni des fusils à
pompe à Florence Rey et Audry Maupin qui avaient –lors de
leur virée « anti-facho »- abattu, dans Paris, trois policiers
et un chauffeur de taxi. Une fois son identité
connue le mot d'ordre était désormais : « point d'amalgame, honte a
ceux qui tenteraient de récupérer l'affaire ! »… Cela
s’adressait surtout à ceux qu’ils avaient lynchés médiatiquement auparavant,
par crainte d’une réaction bien légitime…
Cependant, de mot d’excuse, comme pour l’affaire Merah, il n’y en eut point.
Dans n’importe quel autre pays, cette pseudo enquête journalistique aurait valu
à Caroline Fourest d’être radiée de la profession tant les montages étaient
grossiers et falsifiés. Mais NON ! Elle a été promue ! « Dites
à plusieurs reprises un mensonge et il deviendra une vérité »
confiait le ministre de la propagande du IIIe Reich…
Et pourtant, les précédents n’ont pas manqué… Il y eut les actes de vandalisme
perpétrés, il y a une trentaine d’années, dans un cimetière israélite de
Carpentras. Les auteurs de cet ignoble méfait ne pouvaient être –selon les
médias- que le fait de néonazis patentés… Il n’en fut rien. Il s’agissait, en
l’occurrence, d’enfants de Bourgeois par trop éméchés… On pointa
également l’extrême droite lors des attentas antisémites de la rue Copernic, de
la rue Marboeuf et de la rue des Rosiers, à Paris. Ils furent le fait de
terroristes Palestiniens d’extrême gauche...
C’est la presse qui tient l’opinion et elle sait bien ce qu’il faut lui dire et
ce qu’il vaut mieux réserver ; elle ne désire nullement affronter une
vérité dont elle a peur et qu’elle cherche à étouffer sous la cagoule des
calomnies et des injures… « On a recours aux invectives lorsqu’on
manque de preuves », disait Diderot. Son obsession devrait
consister, surtout, à « ne pas faire
d’amalgame » entre « les uns et les autres » car il
pourrait amener à des solutions plus radicales qui résoudraient le problème mais
par là même remettraient en cause un discours bien rodé et orienté.
Victor Hugo se plaisait à dire
qu’ « une calomnie dans les journaux c’est de l’herbe dans un
pré. Cela pousse tout seul. Les journaux sont d’un beau vert. »
Mais il appartient à tous ceux qui se réclament du monde libre de réagir. Rien
n’est jamais achevé dans un temps qui se poursuit. La vérité et la justice
mettent toujours longtemps à se lever sur le monde ; malheureusement quand
elles sont enfin là, il est souvent trop tard.
José CASTANO
« Je connais une arme plus terrible et plus
meurtrière que la calomnie, c’est la vérité ! » (Talleyrand)
« La vérité, comme la lumière, aveugle. Le
mensonge, au contraire, est un crépuscule qui met chaque objet en valeur » (Albert Camus)
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