De : Jean Pierre RONDEAU (bur) Date : 08/07/2006 00:04:52
Sujet : 5 juillet Lettre à mon neveu et radio Merci à vous tous, je n'arrive pas répondre à vos dizaines de messages. Tous se rejoignent: écoeurement, courage, soutien. Certains me demandent l'émission de radio. Elle est ici en pièce jointe. D'autres des photos. J'ai effectué un "pot pourri" et réduit. Mais il pèse 3 Mo. Il faudra me le demander, car je ne souhaite pas encombrer vos messageries. Certains me proposent d'écrire à sarko sur le blog de l'UMP. D'autres sur celui de RMC JJ BOURDIN. Toutes les initiatives sont bonnes. J'ai préparé la lettre au Préfet. Je l'enverrai demain en recommandé. Ci dessous, un courrier adressé à un neveu de Province qui s'inquiétait du résultat de notre cérémonie. Il est né bien après, ici.
Merci et bravo, mon neveu, de t'intéresser à cette commémoration du 5 juillet, malgré les risques que "j'aurais pris" et que l'on a tenté, par amour fraternel, de me demander d'éviter. Car il s'agit de ton Histoire. Un jour, un de tes enfants ou petits enfants voudra savoir. Il voudra aussi savoir si ta mère, tes grands parents, arrières grands parents, arrières arrière grands parents, tes oncles et tantes étaient aussi salauds qu'on le dit, s'ils étaient des colons exploiteurs et racistes, des profiteurs, des fascistes, etc. Certes, il y quelques idiots comme moi pour sacrifier une partie de leur vie, leur famille, leur "pognon", leurs loisirs, leur tranquillité, pour prendre des risques (professionnels, financiers et physiques) dans le but de laisser la "bonne" trace pour tous les autres. il le faut bien. Car nos ennemis, eux, ont tous les moyens. Ils sont tous les jours dans les classes, les livres d'Histoire, les journaux, les télés, parmi les Politiciens français, les associations qui pourrissent la France, et aussi en Algérie (Politiques, Médias et pseudos Intellectuels, car le Peuple malgré la désinformation garde un bon souvenir de nous quand il nous a connu et veut venir ici quand il est plus jeune). Tes enfants, tes descendants et toi, même si vous n'êtes pas Pieds Noirs, comme la majorité des Métropolitains que nous indifférons (nous y avons aussi de grands amis; rares, ils sont d'autant plus chers) subiront de plus en plus cette désinformation et cette haine en raison de cette invasion migratoire immense et de son poids dans les urnes. - Mais quel est mon risque au regard de ceux de nos Compatriotes qui attendent de savoir comment est mort(e) la mère, la sœur, le père, le frère, l'oncle, la tante, le cousin, la cousine et parfois, quand ils n'ont pas fini de mourir dans la folie, le fils ou la fille? Égorgé? pendu(e) à un croc de boucher? dépecé(e)? éventré(e)? émasculé(e)? seul(e) ou entouré(e) d'autres martyrs? dans la rue? dans une officine de torture? immédiatement ou quelques jours après la disparition? que sont devenus ses restes? enterrés dans un charnier du Petit lac? jetés aux ordures? quelles ont été ses dernières pensées? pour qui? Peux tu imaginer la détresse de ces familles, encore plus de 40 ans après? Ne te parle-t-on pas à chaque drame de ces parents qui ne peuvent pas faire leur deuil car le père, la mère, l'enfant, le frère, la sœur a disparu, assassiné(e) sans que l'on retrouve le corps? Ces supplications de journalistes aux criminels: "soyez humain! ayez pitié! dites où est le corps". Et puis ces cellules psychologiques! Ces gerbes en mer! Aux nôtres, on nous refuse de faire le deuil, la cellule (sauf éventuellement la tôle si nous nous révoltions), et la gerbe. Mais il est vrai que pour les autres ce ne sont pas des Français d'Algérie qui ont "mérité leur sort". - Et puis, le 5 juillet, tu le sais, cela fait partie de notre Histoire familiale. Ton grand père, le patos vendéen, a été "raflé" à la Poste d'Oran. Il a été un des seuls survivants de son groupe (il en a sauvé un en le prétendant ami, l'autre je l'ai découvert il y a deux ans). Le hasard. Il avait rendu service à un musulman, qui avait une responsabilité au FLN, ce qu'il ne savait pas. Il t'a raconté l'anisette offerte par les gendarmes français, qui à deux cent mètres de l'endroit où on assassinait des Français, ont refusé de sortir (ils avaient des ordres! du général Katz qui les tenaient de de Gaulle). Anisette qu'il a refusée de boire avec eux malgré la soif de la peur et d'un mois de juillet là bas. Il t'a raconté que, rentré à l'immeuble, le concierge l'a informé que le FLN été venu le chercher avec, cette fois, une liste donnée par les policiers français, que nous appelions barbouzes, parce qu'il était fiché. Il t'a raconté la valise, la fuite au Lycée Ali CHEKAL, comment il s'était reconnaître comme ancien militaire, qu'on l'avait déguisé en soldat et mis dans un bateau militaire. Et puis Marseille et les dockers dont des Algériens qui faisaient des bras d'honneur. Crois-tu que ta vie familiale aurait été si sereine, si heureuse, si ta grand mère, ton oncle et ta tante, mais surtout ta mère avaient vécu cet enfer à vie, la perte de l'être aimé sans savoir comment, mais en imaginant tous les scénarios? - Et quel est mon risque au regard de ceux qui se sont sacrifiés pour nous, brisant vie de famille, carrière, perdant tout et parfois la vie, pour que nous restions Français sur notre Terre natale française (4 départements français avant Nice et la Savoie), des Pieds Noirs mais aussi des Patos (Métropolitains) comme deux de nos fusillés, le troisième étant Français d'Honneur par son sang versé et le quatrième encore un adolescent Pieds Noirs. Pour nous car 90% des familles, là bas, ne voulaient pas partir. Elles soutenaient ces gens qui se sacrifiaient pour que ce ne soit pas le cas, elles cotisaient, confectionnaient des colis, manifestaient, chantaient, pavoisaient, faisaient des concerts de casseroles, écoutaient des radios pirates, etc. "Non, je n'ai pas oublié" en passant la mer. Je t'embrasse.
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Souhaitons qu'en mémoire de nos disparus et de nos martyrs de nombreux neveux comme celui de notre Ami Jean-Pierre s'intéressent à l'histoire réelle de l'Algérie Française et prennent le relais de l'initiative de notre Gillou: le passé éclaire l'avenir !
Que nos disparus reposent en Paix ! |
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